Charles Comte – Traité de la propriété

Faisant suite à son Traité de législation (4 volumes, 1827-1828) qui posait les problèmes de la science du droit et de la politique mais sans véritablement les résoudre, Charles Comte offre, avec son Traité de la propriété (1834) une étude plus positive, aux applications nombreuses. Le panorama choisi par l’auteur est très large : il étudie tour à tour la nature du droit de propriété, et s’il est la conséquence des faits, ou le fruit des lois ; les différentes sortes de propriété, et si les inventions industrielles et les compositions littéraires, les forêts et les fleuves, sont susceptibles d’une appropriation individuelle ; et jusqu’à la raison d’être des frontières et le fondement de la propriété nationale, dont il dégage les principes. La liberté et la propriété étant deux notions conjointes, cette étude globale, que Frédéric Bastiat estimait beaucoup, possède, au point de vue théorique, une importance considérable.

Édouard Laboulaye – Le parti libéral, son programme et son avenir

À l’époque où la conscience politique du peuple français se réveillait et réclamait davantage de libertés, Édouard Laboulaye (1811-1883) composa ce petit livre pour fournir un programme cohérent aux âmes de bonne volonté qui en manquaient. Formulée dans un langage clair, sa défense conjointe la décentralisation, de la liberté d’entreprendre, de la séparation de l’Église et de l’État, pour fonder véritablement une France libérale, n’est pas une page d’histoire : c’est le rappel nécessaire des conditions éternelles des sociétés ouvertes, tournées vers le progrès.

Ludwig von Mises – La mentalité anticapitaliste

Publié en 1956, La Mentalité anticapitaliste est l’un des essais les plus singuliers de Ludwig von Mises. Loin des démonstrations économiques de ses grands traités, Mises y explore les ressorts psychologiques et sociaux de l’hostilité envers le capitalisme. Il y montre que cette haine n’est pas fondée sur la raison, mais sur le ressentiment : celui d’individus frustrés par les exigences impersonnelles du marché.

Ludwig von Mises – Le chaos du planisme

Dans Le chaos du planisme, Ludwig von Mises examine l’idée selon laquelle l’action gouvernementale pourrait organiser la production et la société de manière plus juste et plus efficace. Il soutient au contraire que, sans propriété privée et sans prix libres, la planification économique se prive des repères nécessaires à la coordination des actions humaines. À travers cette critique du planisme, Mises esquisse une réflexion plus large sur l’ordre social moderne et les conditions de toute coopération rationnelle entre les individus.

Ludwig von Mises – La bureaucratie

Publié en 1944, La Bureaucratie explore comment les principes de l’analyse économique peuvent éclairer le fonctionnement des institutions non marchandes. Ludwig von Mises y examine le comportement des bureaucrates en utilisant la même « boîte à outils » que celle employée par l’économiste pour analyser les choix des consommateurs et des producteurs. Loin de réduire la bureaucratie à un destin fatal ou à un vice moral, il la présente comme une réponse nécessaire là où les prix ne peuvent guider l’action, et comme inefficace lorsque les prix pourraient remplir ce rôle.

Benjamin Constant – Réflexions sur les constitutions

Benjamin Constant est le penseur politique de la liberté et de la démocratie ; sa grande ambition est de combiner l’une et l’autre, notamment par des limites constitutionnelles, qui empêchent les velléités usurpatrices de quelque branche de pouvoir que ce soit. Les circonstances lui donnèrent de nombreuses occasions de développer ces principes ; comme en 1814, après l’abdication de Napoléon, quand il propose ses Réflexions sur les constitutions pour peser sur les délibérations qui précédèrent la promulgation de la Charte.

Ludwig von Mises – Théorie et histoire

« Le quatrième et dernier grand ouvrage de Mises, Théorie et Histoire (1957), a eu remarquablement peu d’impact et a rarement été cité, même par les jeunes économistes du récent renouveau autrichien. Il reste de loin le chef-d’œuvre le plus négligé de Mises. Et pourtant il fournit le soubassement philosophique et l’élaboration de la philosophie sous-tendant l’Action humaine. C’est la grande œuvre méthodologique de Mises, qui explique la base de son approche de l’économie et qui offre des critiques étincelantes de solution de rechange aussi fallacieuses que l’historicisme, le scientisme et le matérialisme dialectique marxiste. » (Murray Rothbard)

Alexis de Tocqueville – Écrits sur l’esclavage

Dans De la Démocratie en Amérique, 1835, Tocqueville dénonce d’abord le génocide des Indiens, il explique que ce n’était pas un accident de l’Histoire, mais une extermination choisie ; il entreprend ensuite de dénoncer l’esclavage et la situation inhumaine faite aux Noirs, esclaves ou affranchis, aux États-Unis. Il lutte désormais pour obtenir l’abolition dans les Antilles afin d’« arracher 250 000 de nos semblables à l’esclavage dans lequel nous les tenons contre tous droits. » Il mène un combat incessant, dont les textes que nous reproduisons retracent la force, la justesse et la détermination. En 1845, l’opinion publique, les politiciens et le pouvoir ne sont pas encore prêts à franchir le pas, mais le combat mené par Schœlcher, essentiellement en raison du choc de la révolution de 1848, permettra d’obtenir l’abolition de l’esclavage pour laquelle Tocqueville avait si courageusement combattu.

Ludwig von Mises – Le gouvernement omnipotent

Publié en 1944, Gouvernement omnipotent est l’un des ouvrages les plus lucides de Ludwig von Mises sur la montée du totalitarisme au XXᵉ siècle. Mises y démontre que la guerre, le nationalisme économique et la planification étatique procèdent d’une même racine intellectuelle : la croyance dans l’omnipotence du gouvernement. Contre cette illusion, il défend la société libre fondée sur la coopération volontaire et pacifique dans le cadre de la division (internationale) du travail. Ce livre est à la fois une analyse historique des dérives collectivistes et un plaidoyer vigoureux pour le libéralisme classique.

Benjamin Constant – Mélanges de littérature et de politique

Rassemblés à la toute fin de sa vie, les Mélanges de littérature et de politique de Benjamin Constant se présentent comme un testament politique. « J’ai défendu quarante ans le même principe », commente-t-il en ouverture, « liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique et par liberté, j’entends le triomphe de l’individualité, tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité… Tout ce qui ne trouble pas l’ordre, tout ce qui n’est qu’intérieur, comme l’opinion ; tout ce qui, dans la manifestation de l’opinion, ne nuit pas à autrui, soit en provoquant des violences matérielles, soit en s’opposant à une manifestation contraire ; tout ce qui, en fait d’industrie, laisse l’industrie rivale s’exercer librement, est individuel, et ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social. » — Ce livre orchestrait aussi, discrètement, un passage de relai avec la génération de libéraux qui était sur le point d’advenir, et qui, à l’image d’Alexis de Tocqueville, reprendrait les thèmes que Constant chérissait.

Gustave Schelle – Le bilan du protectionnisme en France

Habile statisticien et passionné par l’histoire des idées libérales en France au XVIIIe siècle, Gustave Schelle (1845-1927) a laissé une œuvre plurielle, qui reste en partie à redécouvrir. Membre fondateur de la nouvelle Ligue pour le libre-échange qui voit le jour en 1910, il se met au service de cette cause par des conférences et la publication de cette brochure, qui servit de manuel et à laquelle on s’empressait de renvoyer. Elle est écrite sans passion, et n’émet que des demandes raisonnables. Pour ces raisons elle doit être appelée un classique.

Gustave Schelle – François Quesnay

François Quesnay (1693-1770) est resté célèbre dans l’histoire comme le chef de file de la première école de pensée économique au monde : la Physiocratie. Installé à Versailles comme médecin personnel de Mme de Pompadour, Quesnay délaissa à l’âge de 60 ans les questions médicales pour s’intéresser à l’économie. Auteur d’articles économiques dans l’Encyclopédie, il ne tarda pas à se faire un nom sur la scène littéraire, agitant des idées novatrices et défendant un libéralisme économique en rupture totale avec les institutions et les mœurs de l’Ancien Régime. Toute l’aventure de ce brillant médecin, devenu par la force de ses idées conseiller des princes et chef vénéré d’une poignée d’économistes, est racontée, dans ce livre, par l’un des plus grands spécialistes des économistes français du siècle des Lumières. Au-delà de la simple biographie de Quesnay, on y trouvera également une présentation claire des grands principes de la Physiocratie, cette école de pensée dont Adam Smith, dans sa Richesse des Nations, avait été jusqu’à dire qu’elle était « ce qu’on a publié de plus proche de la vérité sur ce sujet ».

Benjamin Constant – Amélie et Germaine. Cécile. Ma vie

Dans trois textes autobiographiques successifs, Benjamin Constant a retracé les étapes de sa vie agitée, pour étudier les motifs qui lui firent prendre des partis souvent bizarres et contradictoires. Dans Germaine et Amélie (1803), d’abord, il fait état de ses tiraillements intérieurs, dans le choix d’une épouse. Cécile (1810) raconte la longue aventure qui précéda son mariage avec Charlotte de Hardenberg. Enfin, Ma Vie (ou le Carnet rouge) (1811) raconte quelques épisodes de sa jeunesse orageuse. — La qualité du style, la richesse des images, l’intérêt des faits, ont valu à ces courts écrits une notoriété littéraire qui ne s’est pas encore démentie.

Éphémérides du Citoyen (1766, V)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 5 de l’année 1766.

Paul Leroy-Beaulieu – Les guerres contemporaines

En 1869, l’avenir est sombre, mais les pacifistes français menés par Frédéric Passy notamment, n’ont pas perdu courage. Dans cet ouvrage, le jeune Paul Leroy-Beaulieu analyse méthodiquement les guerres récentes, sur lesquelles les documents statistiques sont abondants. Il montre que la guerre gaspille les hommes et les capitaux, pour des prétextes futiles ; que par conséquent, construire la paix sur des bases durables, par le commerce et par le droit, n’a jamais été aussi urgent.

Éphémérides du Citoyen (1766, IV)

Fondé en 1765, les Éphémérides du Citoyen servit de réceptacle et de caisse de résonance au groupe des physiocrates. On y vit paraître certaines de leurs productions les plus emblématiques, telles que le Despotisme de la Chine de François Quesnay ou le petit traité de la Formation et de la distribution des richesses, par Turgot. Chacun des auteurs de la physiocratie — citons encore Baudeau, Mirabeau, Le Trosne — y ayant abondamment écrit, c’est une ressource de premier choix pour comprendre le libéralisme à la fois radical et humaniste que ces auteurs ont porté. Ce volume continent le tome 4 de l’année 1766.

Léonce de Lavergne – Les économistes français du dix-huitième siècle

Plus que toute autre période de notre histoire intellectuelle, le XVIIIe siècle continue de nous dominer et de nous fasciner. Son héritage est tout à la fois scientifique et moral : c’est l’ère de la science, qui certes n’est pas close, et celle d’un humanisme qui reste rafraîchissant. Dans le domaine de ce qu’on appelait encore « l’économie politique », les réalisations furent plus brillantes encore peut-être qu’en philosophie, en littérature ou en politique. En 1700, c’était toute une science sinon à créer, du moins à coordonner et à organiser, que cette discipline, et une série de penseurs dont la notoriété reste encore à faire, s’en sont occupés. Le livre que nous rééditons ici contient une série de tableaux, sur quelques-uns des personnages, tous plus attachants les uns que les autres, qui ont concouru dans cette carrière, autour de l’époque des Lumières : l’abbé de Saint-Pierre, François Quesnay, le marquis de Mirabeau, les physiocrates, Turgot, le marquis de Chastellux, l’abbé Morellet et Dupont de Nemours.

Ernest Martineau – Lettres hebdomadaires sur le libre-échange

Ernest Martineau (1844-1905) est une personnalité attachante de la tradition libérale française, et il mérite de passer à la postérité comme le plus fidèle disciple de Frédéric Bastiat. Dans des brochures, des conférences, et surtout dans la presse quotidienne, il a continué la défense du libre-échange sans compromission, avec une rigueur de principes et une richesse d’images qui doivent faire chérir son nom oublié. Ce volume reproduit la longue série de lettres hebdomadaires envoyées par Ernest Martineau au Courrier de La Rochelle, entre 1890 et 1892, et où il développe, touche après touche, un argumentaire complet pour le libre-échange intégral, fondé sur le droit de propriété et les principes de 1789.

Yves Guyot – La propriété : origine et évolution

La propriété est le concept fondamental des sociétés modernes, et le vrai critérium du progrès. Sous l’Antiquité et sous l’Ancien régime, elle existait, mais on la violait : l’esclave n’avait pas même la propriété de lui-même, et le Roi n’était pas contredit s’il murmurait, en regardant le pays autour de lui : « tout ceci est à moi ». Le progrès historique n’a eu qu’un but : affranchir la propriété, et en garantir la jouissance paisible sous la protection des lois. Mais à la toute fin du XIXe siècle, d’hardis novateurs, qui se croient avancés, sollicitent un retour en arrière : Karl Marx et son gendre Paul Lafargue rêvent une société où la propriété privée serait à nouveau absorbée dans un tout collectif, comme à l’ère des tribus et des rois absolus. Il fallait leur opposer la théorie libérale de la propriété : Yves Guyot, le dernier grand représentant de la riche tradition libérale française, l’a fait dans ce livre publié en 1895.

Le Trosne – La liberté du commerce des grains, toujours utile et jamais nuisible

Entre 1765 et 1768, après d’autres auteurs à la notoriété fugitive, le physiocrate G.-F. Le Trosne entra lui aussi dans l’arène, pour défendre la liberté du commerce des grains, point central du programme économique du groupe de Quesnay. Il le fit avec fermeté, demandant toujours une liberté « pleine et entière », et en se fondant sur des principes que ses successeurs, immédiats comme Adam Smith, ou plus lointains comme F. A. Hayek, ont reproduits. Son zèle lui dicta même de nouveaux modes de discours, comme cette « Requête des rouliers d’Orléans », qui rappelle furieusement la « Pétition des fabricants de chandelle » de Frédéric Bastiat.